Séverine Lefévre
Sophrologue Spécialiste de l 'accompagnement en cancerologie
SOMMAIDans le cancer, le traitement de chimiothérapie est le plus souvent lourd, long et fatigant. Autant de situations anxiogènes et sources de stress qui peuvent être améliorées par la sophrologie. Plusieurs services de cancérologie en France proposent des séances de sophrologie, dont l’Institut Curie à Paris. Que peut-on en attendre ?RE
· Cancer : pourquoi penser à la sophrologie ?
· Quand se tourner vers la sophrologie ?
· Les séances de sophrologie, comment ça se passe ?
· Retour positif pour la sophrologie dans le cancer à Curie
Cancer : pourquoi penser à la sophrologie ?
La sophrologie : l’objectif est « d’allier le corps et le mental vers un développement harmonieux de la conscience ». Les techniques proposées permettent de retrouver le calme, de diminuer les peurs et offrent aux personnes l’opportunité d’agir sur eux-mêmes au moyen d’exercices simples. Elles s’appuient sur la respiration, la prise de conscience des sensations corporelles et de ses ressources ainsi que la gestion des émotions et du mental. Elle peut être une aide chez les personnes sous chimiothérapie. En effet, ces traitements s’inscrivent dans la durée et peuvent générer fatigue, anxiété, effets secondaires plus ou moins invalidants qui rythment la vie des malades au point, parfois, de monopoliser toute la place.
Chantal Barré, infirmière sophrologue (sophrologie "caycedienne") de l’Institut Curie : « La sophrologie permet un recentrage de la personne pour revenir à "ici" et "maintenant" à travers le souffle et les sensations corporelles. C’est en prenant appui sur son corps que la personne malade va pouvoir se reconstruire en retrouvant confiance en elle-même. La finalité est de reprendre les rênes de sa vie, en faisant face à la maladie, aux traitements et de devenir autonome. Il s’agit de donner les moyens pour agir et ne pas subir ».
Quand se tourner vers la sophrologie ?
Les demandes en sophrologie dans le cancer sont multiples :
· Diminuer l’anxiété. Celle-ci peut varier selon les jours, par exemple si la séance de chimiothérapie précédente s’est mal passée, la personne peut ressentir de l’anxiété (anticipatoire) avant la séance suivante. Elle pourra même avoir de réelles nausées, similaires à celles provoquées par la chimiothérapie, alors même qu’elle ne l’aura pas encore subie.
· Améliorer les troubles du sommeil, fréquents. La sophrologiepeut aider à lâcher prise, à tenir à distance les pensées anxiogènes et favorise la relaxation.
· Réduire les manifestations des effets secondaires des traitements anticancéreux (fatigue, perturbation du schéma corporel, nausées…)
· Accepter le traitement. Par exemple, si la nécessité d’un traitement néo-adjuvant (appliqué avant l’intervention chirurgicale) est généralement bien comprise et acceptée, en revanche, l’intérêt de la chimiothérapie, une fois l’opération réalisée peut parfois être mal vécue. Certains patients n’en voient pas toujours l’utilité ce qui ne facilite pas l’acceptation du traitement et les effets secondaires sont alors souvent majorés.
· Mieux gérer le stress et les émotions : apprendre à les reconnaître, à les nommer comme la colère, la tristesse…Se préparer aux examens. Certaines personnes ont une phobie de l’imagerie par résonance magnétique (IRM, où le lit d’examen est introduit dans tunnel assez exigu), mais aussi de la radiothérapie et ont parfois des problèmes pour rester immobiles pendant l’examen. La sophrologie va leur permettre de se mettre en situation et d’apprendre à anticiper positivement cette situation anxiogène. Déjà aux alentours des années 70, les Docteurs Carl et Stéphanie Simonton radiologue-Cancérologue et psychologue mettaient en exergue, grâce à leurs recherches, l’importance du protocole du traitement choisi par le médecin mais également la nécessité d’une prise en compte du psychisme du patient et notamment des images mentales, clarification de la motivation, de l’impact des traumatismes, du stess subi et de l’interaction de la relaxation et de la visualisation positive sur le cerveau et les systèmes neuroendocrinien et immunitaire.
De nombreuses autres études largement relayées par David Servan-Schreiber démontrent aujourd’hui la pertinence d’une prise en charge plus large autour de l’équipe médicale spécialisée (médecin, oncologue …) pour interagir sur tous les aspects de la maladie : psychologique, physiologique, physique, pour ne rien laisser au hasard et permettre d’aider la personne à vaincre sa maladie. Ainsi Psychothérapeute, naturopathe, ostéopathe, acuponcteur, sophrologue et autres pratiques tel que le qi gong sont indiquées comme soin de support dans la maladie du cancer.
COMMENT LA SOPHROLOGIE PEUT-ELLE ÊTRE UNE AIDE ?
Après le choc de l’annonce du diagnostic et du déséquilibre émotionnel et physique qu’il entraine, la sophrologie va permettre d’aider à Accueillir – Comprendre – Donner du sens – Accepter – Devenir acteur de sa guérison pour se donner tous les moyens de vaincre la maladie dans une énergie profondément optimiste.
ELLE VA VOUS PERMETTRE D’APPRENDRE À accueillir les nombreuses émotions & sentiments (colère, injustice, sentiment de fatalité, culpabilité, peurs, tristesse, ressentiments, inquiétudes) que la maladie suscite
· Lutter contre le stress et l’angoisse (par des techniques de respiration de pleine conscience et de visualisations positives)
· Devenir acteur de sa guérison : Accepter les traitements pour permettre à son corps de mieux les assimiler par des techniques de visualisations positives. Apprendre à faire corps avec son corps : renforcer le bon fonctionnement du système immunitaire et endocrinien. Etre à l’écoute de son corps pour mieux gérer les effets secondaires des traitements et lui permettre de mieux récupérer entre chaque séance.
· Se détacher des a priori, des représentations, des croyances liées au cancer pour rester dans la réalité objective
· Travail sur le schéma corporel lorsqu’il y a une atteinte chirurgicale ou une modification liée au traitement
· SSe préparer à une opération chirurgicale
· Se projeter positivement dans l’avenir et trouver les capacités de dépasser toutes les étapes du protprotocol propo Travail sur la prise en compte des croyances, du contexte social, ainsi que de l 'histoire du patient mais aussi de l’élément déclencheur (qui permet de donner un sens à la maladie) mais également la recherche des » loyautés familiales « .
Tout d’abord, la Sophrologie ne remplace aucunement les traitements médicaux, elle va cependant permettre :
Prendre du temps pour soi : Dans une telle situation, il est essentiel, voire même vital, de prendre le temps de se poser, de respirer calmement et profondément, puis de relâcher toutes les tensions et les émotions accumulées par le contexte du cancer. Même s’il s’agit de 10 à 15 minutes dans la journée, cela peut suffire pour vous permettre de vous offrir quelques instants de repos bien mérité. Les techniques de bases de Sophrologie sont pour cela très efficaces et facile à reproduire soi-même.
Se réapproprier son corps et se sentir vivant : Bien qu’ils soient bénéfiques, les traitements proposés sont souvent lourds à supporter, agressifs et épuisants. La maîtrise du corps semble s’être dérobée ainsi que peuvent l’être toutes sensations agréables. Il est donc essentiel de développer ses sensations agréables et ses propres ressources pour de nouveau se sentir bien, calme et rassuré. Pour cela, les premières séances de Sophrologie permettent aux patientes de prendre conscience que la majeure partie du corps et non seulement en bonne santé, mais aussi « qu’à l’intérieur tout est tranquille ». Cette « Vivance » du corps au repos permet alors de se reconnecter avec ses propres sensations agréables et de développer un profond sentiment d’Exister.
Aide à l’acceptation des traitements : La Sophrologie dispose de techniques spécifiques en ce qui concerne la gestion de la douleur et de l’anxiété, liées ici aux effets secondaires et indésirables des traitements. La chimiothérapie ou encore la radiothérapie sont alors plus facilement acceptées, aussi bien en étant plus apaisé lors de leur déroulement qu’en rendant plus supportable les effets secondaires.
Renforcement des traitements : Certaines techniques spécifiques comme la « Sophro-Immuno-Régulation » et « Techniques Autoscopiques », peuvent également apporter leur aide pour stimuler les défenses immunitaires et « renforcer le combat contre l’ennemi » qui s’est installé dans le corps. Des études et expérimentations cliniques dans ce sens sont en cours, néanmoins des résultats encourageants ont déjà été constatés avec une augmentation très significative de la résistance à la grippe, aux syndromes infectieux pseudo-grippaux et aux bronchites ou rhino-bronchites saisonnières.
Préparation à la Chirurgie : La Sophrologie peut également apporter son aide dans la préparation à une intervention chirurgicale. Hormis le fait de gérer le stress et les émotions d’une telle intervention, la Sophrologie va aussi permettre – surtout dans le cas d’une mastectomie totale – de découvrir et d’accepter son nouveau schéma corporel, car en effet, même si la reconstruction esthétique est possible, il n’en reste pas moins qu’une partie du corps a été enlevée.
Redéploiement Existentiel : Enfin la Sophrologie va transmettre les outils pour développer ses propres ressources positives et être autonome, prendre du recul et davantage de conscience de ses capacités à se sentir bien, capacité d’estime et de confiance en soi, capacité à faire des projets et à vivre ainsi de nouveaux chapitres après le cancer.
Le sophrologue n’est pas un médecin. Certaines pathologies peuvent nécessiter un suivi médical ou psychologique auxquels la pratique de la Sophrologie ne saurait en aucun cas se substituer. Ces différents suivis peuvent néanmoins s’effectuer conjointement.
Non, la sophrologie ne guérit pas le cancer, mais elle est reconnue, par le dernier Plan Cancer du ministère de la Santé, comme un soin oncologique de support. A juste titre.
« face au cancer, il ne faut pas s’en remettre uniquement à son oncologue, il faut être également actif de son traitement. »
Les personnes souffrant de cancer appréhendent les traitements (chimiothérapie, radiothérapie)dont ils se plaignent souvent que ces derniers les rendent plus malades que la maladie.
La sophrologie, par des exercices de contractions musculaires, de respiration, permet d’évacuer la tension, de diminuer la douleur que génèrent les traitements.
La chimiothérapie, avec ses effets secondaires importants, est une source de fatigue. Là encore, la sophrologie aide à retrouver une certaine vitalité, notamment par des exercices de visualisation où l’on se voit en forme, plein d’énergie, où l’on optimise et où l’on valorise les traitements qui deviennent des alliés contre la maladie.
Renforcer sa combativité
Les traitements du cancer sont longs. Si, au début, les malades sont motivés, au fil des mois, des années, l’observance des traitements diminue. La sophrologie aide aussi à retrouver une certaine détermination pour lutter contre la maladie.
Un travail sur la restauration de l’image de soi peut aussi être fait en sophrologie afin de retrouver un certain mieux-être.
Il s’agit d’un accompagnement au long cours, tout au long de la maladie, qui permet de diminuer les effets secondaires et de voir plus rapidement les bienfaits des traitements.
Le sophrologue n’est pas un médecin. Certaines pathologies peuvent nécessiter un suivi médical ou psychologique auxquels la pratique de la Sophrologie ne saurait en aucun cas se substituer. Ces différents suivis peuvent néanmoins s’effectuer conjointement..
Derniers commentaires
18.04 | 14:14
Bonjour Madame et chere collègue,
Comment allez-vous?
Prenez soin de vous!
Christian COUSSON
Association Méditerrannee SPORT SANTE BIEN ETRE
W-U-K-F FRANCE
Référent
KARATE SANTÉ
KARATE ADAPTE
16.12 | 07:22
La soufrologie m'a aider à me retrouver avec moi même tous simplement être en harmonie entre la tête et le reste de mon corps. Un grand merci à Mme Lefevre pour son accompagnement.
11.10 | 22:43
fuchsia
21.09 | 06:19
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